Un anniversaire, une retraite ou un mariage… Les cagnottes ont la cote. En 2020, douze millions d’utilisateurs ont cagnotté sur Leetchi, leader mondial du porte-monnaie virtuel. Dans la plupart des cas, tout se passe bien. A la date convenue, l’argent est débloqué et remis aux bénéficiaires. Mais il arrive que la cagnotte se transforme en véritable graal.
145 000 euros, c’est le montant de la cagnotte créée le 6 janvier 2019 pour soutenir Christophe Dettinger, filmé lors d’une manifestation de gilets jaunes en train de frapper deux gendarmes. Cette cagnotte suscita l’émoi d’une partie de la classe politique et des syndicats de police. Deux jours plus tard, Leetchi (hébergeur de la cagnotte) annonçait la suspendre, contraignant Christophe Dettinger (condamné depuis à un an d’emprisonnement) à saisir la justice pour obtenir le versement des fonds sur son compte bancaire personnel. A titre d’indemnisation, l’ancien boxeur demandait la condamnation de Leetchi à lui verser deux millions de dommages-intérêts.

L’affaire fut renvoyée plusieurs fois. Pour être finalement tranchée le 6 janvier . Non, Christophe Dettinger ne pourra bénéficier des 145 000 euros, le tribunal considérant que le contrat qui liait les deux parties était contraire à l’ordre public en créant une cagnotte qui avait, initialement, pour but de soutenir un combat consistant en l’usage de la violence physique contre les forces de l’ordre » et, « par son large objet », « comprenait également un appel à compenser les condamnations susceptibles d’intervenir à l’avenir ».
En réaction à cette décision, Leetchi a annoncé que la société procéderait « au remboursement de l’intégralité des participants à la cagnotte lorsque la décision rendue par le tribunal sera définitive » . Mais Christophe Dettinger a relevé appel du jugement. Car selon son avocat, « les juges n’ont pas à trancher quels combats sont légitimes ou pas. La justice n’est pas là pour faire de la politique, tout en prétendant appliquer le droit. […] On va se battre pour démontrer que chacun est libre de faire ce qu’il veut de ses moyens, dans les limites de la loi ». En l’attente, les fonds resteront gelés.
Près d’Albi, pas de gel des sommes cagnottées pour soutenir le mari de Delphine Jubillar qui a disparu depuis le 15 Décembre. Mais sa suppression pure et simple à la demande de la famille de l’aide soignante qui n’en avait pas été informée. La presse révèle que le couple était en instance de divorce. Et que le prêt immobilier était remboursé par la disparue.